Premières phrases du livre : Le monde sauvage existe. Au milieu d’incroyables fougères qui m’arrivent aux épaules, de conifères tortueux et de solides bouleaux blancs, je me fonds en lui et je m’abandonne. Je randonne, je sue, je me donne. Je suis dans la forêt. La forêt est en moi. Pourquoi ce titre : J’ai envie de lire ce livre depuis tellement longtemps… En même temps, si vous me connaissez un peu, cela ne va clairement pas vous étonner : une fille seule qui randonne sur le S.I.A (sentier international des Appalaches) sur plusieurs jours, et qui espère (ou pas) croiser un ours ? Évidemment que ce livre me tente. Il vient d’ailleurs de sortir en poche, alors c’est l’occasion, de plus c’est la lecture d’août du club de lecture des sauvageonnes, alors c’est parti !
La fille qui voulait voir l’ours de Katia Astafief –
Résumé
« Avec mon sac, j’ai l’impression d’être une énorme tortue. […] Une tortue oui, mais quelle tortue ! Une tortue qui a parcouru des centaines de kilomètres seule dans les bois, qui a croisé ours et orignaux, qui a lutté contre la canicule, le vent, la pluie, qui a supporté un Français de l’Ontario casse-bonbons, qui a réalisé une petite cascade plutôt réussie à la descente du mont Pointu, qui a bouffé du gruau tous les matins, et même du gruau froid dégueulasse à la fin !, qui a gravi des sommets découverts par les plus brillants géologues américains, qui a marché sur des plages secrètes le long de falaises chaotiques, qui s’est farci le Nicol-Albert avec un monstre sur le dos, qui a fait confiance à un drôle de type en décapotable, qui n’a bu que l’eau des ruisseaux en guise de grand cru, qui n’a dû pleurer qu’une ou deux fois, qui a affronté mouches noires, maringouins et brûlots, mais qui a vécu, vécu, vécu… la grande vie ! »
La fille qui voulait voir l’ours de Katia Astafieff –
Mon avis
Dans « La fille qui voulait voir l’ours » Katia Astafieff nous raconte sa randonnée de 500 km sur Le S.I.A ( sentier international des Appalaches) en Gaspésie.
Ce livre était au programme du club de lecture des sauvageonnes, et l’on peut dire qu’il n’a pas fait l’unanimité, car sur quatre lectrices deux ont très vite quitté l’aventure en cours de route. Ce qui peut être compréhensible, car pour un récit de randonnée, on entre vraiment dans le vif du sujet au chapitre 6 ( sur 7 que comporte le livre !). Du moins, c’est à partir de ce moment qu’on est vraiment en immersion dans la nature.
Avant, on passe un chapitre à choisir son matériel, puis un autre à choisir quels gruaux emporter, j’exagère un peu, mais c’est presque cela. Moi, cela ne m’a pas dérangée plus que cela, mais je comprends que ça puisse lasser, d’autant plus que les premiers pas de l’autrice sur le chemin sont très périlleux, et rapidement ( à peine quelques km ), elle saute dans une voiture, puis rebelote le lendemain…Finalement, on apprécie vraiment sa randonnée que quand elle se retrouve devant le fait accomplir de ne plus pouvoir compter que sur ses jambes pour avancer.
Personnellement, j’ai apprécié ma lecture même si l’autrice m’a bien souvent agacé, car c’est vraiment une râleuse : c’est dur, il fait chaud, ça monte, ça descend, ça glisse, j’ai peur de croiser un serial killer, j’ai peur de faire une mauvaise rencontre… Elle insiste en relatant les commentaires du peu de personnes qu’elle croise : une fille seule sur le chemin, vous n’avez pas peur ? Et si vous rencontrez un ours ? Et un serial killer….
Passé les 6 premiers chapitres, on découvre enfin la nature sauvage du S.I.A, ses chemins escarpés, sa végétation luxuriante , sa faune, sa flore… J’ai apprécié que l’autrice nous parle de l’histoire des lieux traversés. Je connais très peu l’histoire de la Gaspésie, de ses naufrages, elle m’a donné envie de m’y intéresser un peu plus. Je ne connaissais pas trop ce sentier, le SIA, j’ai d’ailleurs découvert qu’il était finalement la continuité de l’Appalachian Trail et que celui-ci était aussi continue avec un sentier en Floride et que la totalité forme L’Eastern Continental Trail sur quelques 8700 km ! J’ai une profonde affection pour les Appalaches québécoises pour les avoir parcourues pendant 10 jours en traîneaux à chien.
Pour en revenir à « La fille qui voulait voir l’ours », je pense que c’est un bon livre pour se divertir, sur la plage l’été. Il ne faut pas le lire en espérant trouver des infos ou un retour d’expérience pour le SIA. Une des membres du book club l’a comparé à de la chick-lit pour randonneuse, dans l’idée c’est un peu ça.
Après ma lecture, j’ai découvert que l’autrice était botaniste, mais aussi qu’elle faisait de la vulgarisation scientifique ! Ceci explique, peut-être, le ton très léger du récit. L’autrice est aussi une très grande voyageuse, plus de 50 pays à son actif, du coup je n’ai pas bien compris la peur si présente – sur ce sentier désert- de la mauvaise rencontre ?!